Architecture, mécanique et représentation du monde
Par Antonella Mastrorilli
Habilitation à diriger des recherches soutenue le 3 décembre 2013
Sous la direction de Joël Sakarovitch (ENSA Paris Malaquais)
Jury : Alberto Grimoldi (Politecnico di Milano), Richard Klein (Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille), Antoine Picon (Université Paris-Est et Harvard University), Patricia Radelet-de Grave (Université catholique de Louvain-la-Neuve), Thierry Verdier (Université Paul Valery-Montpellier III).
Le mémoire inédit porte sur « Architecture, mécanique et représentation du monde : nécessité ou contingence ? XIVe – XVIIIe siècles ». La science moderne s’est développée à travers le conflit entre différentes stratégies cognitives et expérimentales qui se sont relayées et ont alterné. La confrontation entre les statuts fondateurs de chacune d’elles devient donc le lieu où se rassemblent les raisons d’un “surpassement” successif. Dans cette optique, alors, devient essentiel pour l’histoire des sciences de questionner comment s’est articulé le jeu complexe des suppositions fondatrices des théories les plus importantes. D’autant plus que l’ensemble de ces théories (où chacune assume son propre fondement de vérité, non convergeant avec les autres), peut aussi être regardé comme un ensemble non fondé.
Ce mémoire vise à identifier les différentes visions du monde et à reconnaître les parcours conceptuels et constructifs qui ont porté à la configuration des scénarios architecturaux qui ont précédés la nouvelle science de Galilée, jusqu’à la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles, où demeurent différentes visions du savoir et du réel qui correspondent à des visions métaphysiques, co-existantes et antinomiques. Deuxième Scolastique, Cartésianisme, logique allemande, newtoniasime, sensualisme etc., représentent des “métaphysiques rivales” qui se disputent la scène dans l’affirmation de la “science nouvelle”. Comme l’affirme Heidegger, la métaphysique donne son fondement à une époque, à travers une interprétation déterminée de l’être et une conception déterminée de la vérité. Or, l’interprétation de l’être qui caractérise ces différentes métaphysiques, le rapport de vérité entre “fait brut” et ratio, l’interprétation du monde, la valeur “pratique” du savoir, le rapport entre nécessité et contingence, entre realiter et hypothétice, sont tous des éléments fondamentaux qui doivent être différenciés dans leurs milieux métaphysiques respectifs.