5e Festival d’histoire de l’art : Matière de l’œuvre
5e Festival d’histoire de l’art : Matière de l’œuvre
Vendredi 29, samedi 30 et dimanche 31 mai 2015 à Fontainebleau
Pour la 5e édition du Festival de l’histoire de l’art, vous êtes invités à nous proposer vos projets de communication sur le thème « Matière de l’œuvre ».
Le ministère de la Culture et de la Communication, l’Institut national d’histoire de l’art et le château de Fontainebleau s’associent, avec le concours du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, pour proposer la 5e édition du Festival de l’histoire de l’art. Conçues comme un carrefour des publics et des savoirs, ces trois journées offrent conférences, débats, concerts, expositions, projections, lectures et rencontres dans le château et dans plusieurs sites de la ville de Fontainebleau.
Le Festival explore chaque année un thème, en 2015 « Matière de l’œuvre », et propose trois rendez-vous annuels : le Forum de l’actualité, qui accueille un pays invité, cette année les
Pays-Bas, le Salon du livre et des revues d’art et Art & Caméra, la section film et vidéo du Festival. Le Festival est aussi l’occasion de propositions pédagogiques pour l’enseignement de l’histoire des arts à l’école, à travers une Université de printemps et des ateliers pédagogiques proposés et soutenus par le ministère de l’Éducation nationale.
L’appel à communication s’adresse à des chercheurs français et étrangers, de préférence francophones, confirmés ou débutants. Les propositions de jeunes chercheurs, conservateurs ou encore restaurateurs seront examinées avec une attention particulière. Afin de donner à tous la possibilité d’intervenir, priorité sera donnée aux candidats qui n’ont pas été au programme des deux dernières éditions du Festival.
Le comité scientifique invite à réfléchir aux rapports de l’œuvre d’art à la matière. Il s’agit d’enquêter sur toutes les relations entre création et matériaux. Qu’est-ce que la matière de l’œuvre ? N’est-elle que le médium ? Les relations à la matière impliquent aussi de l’imaginaire et du langage. Combinaison ou invention de matériaux, jeux sur l’authentique et le factice, le pauvre ou le précieux, remploi et recyclage : la matière est non seulement utilisée, mais transformée par les gestes humains, dont le geste artistique est une catégorie particulière qu’on essaiera de cerner. Comment et pourquoi les artistes choisissent-ils un matériau ? On interrogera aussi le rapport de chacun à la matérialité de l’œuvre. À l’heure où se développent de nouveaux moyens de visualisation, il s’agit de revenir sur l’expérience directe de l’œuvre. Si la dématérialisation caractérise nombre d’expériences artistiques du XXe et du XXIe siècles, on insistera sur leur support matériel et technique. L’opposition du matériel et du virtuel apparaît en partie factice, tant il y a complémentarité entre matière et virtuel dans la création et l’expérience de l’art aujourd’hui.
1- MATIERE, IMAGE ET IMAGINAIRE : THEORIES ET PENSEES DE LA MATIERE
a- Qu’est-ce que la matérialité ?
La place de la matière dans l’historiographie : définir la matérialité, comment l’histoire de l’art s’est emparée de la notion de culture matérielle. Depuis la fin du XIXe et l’émergence de cette notion, se sont succédées différentes approches, ancrées davantage dans l’archéologie, l’anthropologie ou la linguistique. Quels apports pour l’histoire de l’art ?
La matière n’est pas forcément tangible. La notion d’« immatériaux » proposée par Lyotard pourra faire l’objet d’une discussion.
b- La matière et l’imaginaire
Valeur et imaginaire de la matière, leur variation dans le temps et l’espace. La symbolique des matériaux.
La matière et le genre : y a-t-il des matériaux et des techniques genrés ? Y a-t-il par exemple une gestualité « masculine » et une délicatesse « féminine » ? Comment les artistes jouent-ils de ces codes ?
c- Matière et image
Le rendu des matières : on pourrait comparer les médiums (sculpture, photographie, etc.). Apprécier les moyens propres à chaque médium de rendre la matière.
Vrai ou faux? Les matériaux factices (carton pierre, stuc…), le trompe l’œil.
Matérialité/authenticité/historicité. Que reste-t-il de matériaux originaux dans une façade de cathédrale ? Faut-il restaurer ou reconstituer ? Comparer les doctrines de restauration, évoquer d’autres rapports à l’authenticité comme les temples japonais, démolis et reconstruits à l’identique.
2- MATIERE ET ACTION
a- La position de l’artiste par rapport à la matière (l’art cosa mentale ? L’artiste suit/domine la matière ? La réalisation matérielle de l’œuvre par l’artiste, par des assistants…
L’artiste et le choix de ses matériaux : choix d’une matière pour un sujet, une fonction, en adéquation ou en décalage mais aussi suivant la disponibilité des matériaux. S’il y a mélange de matières, comment ont-ils été pensés ? À l’origine de l’œuvre, en cours d’exécution, par accident… Les couleurs des matériaux et leur utilisation…
b- Matière et geste technique de l’artiste
Les artistes et l’apparition de nouveaux matériaux (querelle du fer au XIXe siècle, béton, plastique, passage de la pellicule au numérique au cinéma…).
Les techniques au service de la connaissance ou de la restauration des œuvres (la chimie analytique et l’histoire de l’art par exemple).
c- Créer/détruire
La destruction de la matière comme geste créateur. Le remploi, le recyclage dans la création, mais aussi dans la restauration.
3- MATIERE ET POLITIQUE
a- Le précieux et le pauvre
Variation de ces valeurs : dans l’espace et le temps.
Les gestes artistiques utilisant des matériaux réputés pauvres, transformant le regard sur certaines matières : Art brut, Arte povera, films de found footage…
b- Le noble et l’ignoble
On insistera sur les passages entre noble et ignoble, entre infâme et sacré, notamment dans les arts premiers.
Les restes organiques dans les musées et les débats sur leur présentation au public, hier et aujourd’hui.
c- Matière et pouvoir
Les matières réservées à certaines catégories sociales ou au souverain.
Les pouvoirs conférés à certaines matières ou par certaines matières.
4- LES RELATIONS A LA MATIERE DE L’ŒUVRE
a- L ‘œuvre d’art et les sens
Autres relations que la vue à l’œuvre d’art : le toucher, l’écoute, l’odorat (le cinéma « sentant », le cinéma en 3D et en 4D, les œuvres pénétrables, les jardins…) Les recherches pour donner accès aux œuvres aux malvoyants, les tentatives de « polysensorialité » au musée.
Où commence et où finit l’œuvre? Matière et limites de l’œuvre dans l’in situ.
b- Accès à l’œuvre dans sa matérialité/accès dématérialisé à l’œuvre.
Pourquoi aller encore voir les œuvres en vrai? visite virtuelle aide ou gêne? La numérisation et la recherche : accessibilité accrue ou éloignement du chercheur des œuvres ?
Pour plus de précisions sur l’appel à communication :
Et pour proposer une intervention : http://festivaldelhistoiredelart.com/proposez-intervention/
Modalités de soumission et sélection des propositions
L’examen des propositions sera confié au comité scientifique du Festival de l’histoire de l’art. Les propositions doivent s’inscrire clairement dans le plan de l’appel à communication. La sélection cherchera à mettre en valeur tous les aspects évoqués dans ce plan et à représenter toutes les périodes historiques ainsi que des médiums et des situations géographiques variées, de manière à offrir un panorama le plus vaste possible.
Les projets de communication doivent impérativement se présenter sous la forme suivante : titre du projet, résumé en 400 signes, présentation d’une page maximum (3500 signes), CV avec bibliographie. Pour les projets de communication à plusieurs intervenants (débat, table ronde…) le porteur du projet sera clairement désigné et les noms, fonctions, coordonnées et CV seront donnés.
Les projets doivent être déposés avant le 16 novembre 2014 sur le site internet du Festival à l’adresse suivante http://festivaldelhistoiredelart.com/proposez-intervention/.
Les projets incomplets ne seront pas soumis au comité scientifique. Ils doivent être rédigés en français. Les décisions du comité scientifique seront délivrées à partir du 1er janvier 2015.