Le plâtre dans la construction en Ile-de-France
Par Ivan Lafarge
Thèse en histoire des techniques soutenue le 20 mars 2013
Sous la direction de Anne-Françoise Garçon, professeur à l’université de Paris 1 – Panthéon Sorbonne.
Jury : Nicole Blanc (CNRS), Paul Benoît (Université de Panthéon-Sorbonne), François Blary (Université de Picardie), Robert Carvais (CNRS) et André Guillerme (CNAM)
Techniques, morphologie et économie avant l’industrialisation
La prééminence du plâtre dans la construction en région parisienne depuis le Moyen Age se caractérise par la variété d’utilisation de ce matériau dans tous les contextes sociaux. Les continuités techniques sont extrêmement fortes tout au long de la période considérée, alors même que l’origine de l’utilisation du plâtre remonte à l’Antiquité. Si on ne sait rien des modes de production du plâtre les plus anciens, un fait marquant est son industrialisation tardive ; étrange parallèle, les modes de mise en œuvre sont marqués par de très fortes permanences techniques. L’utilisation du plâtre depuis l’Antiquité est toutefois marquée par des ruptures techniques qui empêchent de considérer ce matériau dans la longue durée d’un strict point évolutionniste. Ainsi, l’objectif est d’identifier dans une perspective diachronique l’ensemble des chaînes techniques de la production à la mise en œuvre du plâtre, afin d’en caractériser les ruptures par l’innovation. Grâce à ce décryptage, on met en lumière un système économique mêlant exploitation « minière » du plâtre à l’exploitation du même matériau basée sur des cycles de récupération. Les approches, variées et complémentaires et des comparaisons croisées ainsi que la validation d’hypothèses par l’archéologie expérimentale permettent de mieux comprendre ces phénomènes.