Le verre au Moyen Age
Le verre au Moyen Age
À l’occasion de l’exposition « Le verre : un Moyen Âge inventif » présentée au musée de Cluny jusqu’au 8 janvier 2018
Mardi 5 décembre 2017
de 8h45 à 16h30
JOURNÉE D’ÉTUDE
À l’auditorium du siège de Saint-Gobain, Les Miroirs, quartier Iris, La Défense
Pour les hommes du Moyen Âge, le verre est assorti d’une haute valeur symbolique, c‘est l’une des constantes de la période, sa principale caractéristique et l’une des sources de son évolution. Produit de fabrication élaboré, le verre a suscité l’organisation de sites forestiers. Multiforme, il a bénéficié de réseaux commerciaux divers. Si le verre creux a été majoritairement destiné à une clientèle locale – qu’il s’agit d’interroger –, les verres plus techniques ou plus sophistiqués ont pu faire l’objet d’un commerce sur de longues distances (Allemagne – Venise). Pour appréhender l‘évolution et l’essor du « gros » verre (vitrage, vitrail), sources comptables, observations techniques ont été recueillies. Le verre médiéval, reflet d’un monde inventif…
Programme :
8h45 Accueil des participants
9h15 – 9h30 Ouverture
Marie de Laubier, directrice des Relations générales, Saint-Gobain
Sophie Lagabrielle, conservateur général au musée de Cluny, Paris, commissaire de l’exposition « Le Verre, un Moyen Age inventif »
9h30 – 11h : VERRE ET SACRÉ
Présidence de séance : Marie de Laubier
Du secret au sacré : la symbolique médiévale du verre
Michel Pastoureau, directeur d’études émérite à l’École pratique des Hautes–Études, Paris
Boire un verre avec les morts : le verre dans les pratiques mémorielles de la période mérovingienne
Vincent Hincker, archéologue, attaché de conservation au service d’archéologie du Conseil départemental du Calvados
L’usage voulait qu’au cours de la période mérovingienne certains morts soient inhumés avec un gobelet à boire. Certains de ces « verres » sont en verre. Ils témoignent de la continuité des arts verriers et des importations de matières premières en provenance du Moyen Orient. Pourquoi les morts mérovingiens ont-ils emporté un verre dans leur tombe ? Est-ce une illustration du rôle tenu par le banquet dans la sociabilité médiévale ou est-ce aussi l’expression du maintien de la tradition antique dans laquelle les morts étaient conviés aux banquets organisés en leur mémoire ?
Les monstrances de la fin du Moyen Âge, du cristal au verre
Frédéric Tixier, maître de conférences en histoire de l’art médiéval, directeur du département Histoire de l’Art et Archéologie, Université de Lorraine, Nancy
Dans la religiosité occidentale de la seconde moitié du Moyen Âge, le fidèle souhaite entretenir une plus grande proximité avec Dieu. Ce désir se traduit notamment par la volonté de voir les reliques contenues dans leurs précieux réceptacles. Dès les années 1200, des reliquaires-monstrances (du verbe latin monstrare) sont réalisés afin de donner à voir aux croyants des parcelles du Sacré. D’abord en cristal de roche, la partie ajourée du reliquaire opte à la toute fin du Moyen Âge pour l’emploi d’un verre encore quelque peu teinté. Cette intervention souhaite donc revenir sur l’émergence et la diffusion de ce type d’objet qui, par le biais de sa transparence, permet à la communauté chrétienne d’entrevoir le Divin.
11h30 Pause
11h30 – 13h00 VERRE ET VERRERIES : DE LA GESTION DES FORÊTS À LA COMMERCIALISATION
Présidence de séance : Maurice Hamon
Produire le verre : le cas des forêts royales de Retz et de Compiègne
Ghislain Brunel, conservateur général aux Archives nationales
Exemple précoce de site permanent de production de verre, la forêt de Compiègne est depuis la fin du XIIe siècle au coeur d’une activité qui a donné à ses artisans un statut social non négligeable dans les petites villes des alentours. Difficiles à capter car elles échappent à la traditionnelle réglementation des usages forestiers, les concessions d’emplacements pour les fours et de coupes de bois pour leur approvisionnement se font plus visibles à la fin du XIVe siècle : le cas de la forêt de Retz à l’époque de
la duchesse douairière Blanche d’Orléans est le plus symptomatique.
Verres et clientèles
Sophie Lagabrielle, conservateur général au musée de Cluny, Paris
La matière vitreuse a pour spécificité de circuler sous des états différents. À l’état brut, le verre est acquis par des hommes de métier qui se chargent de lui faire subir un deuxième traitement. Produit fini, il est commercialisé sur de petites ou longues distances. L’accent sera mis sur le verre creux qui, lié à un certain nombre de rituels, touche une clientèle religieuse puis une population laïque très spécifique et qui réussit à séduire savants et professionnels, aux besoins croissants.
Venise et le commerce du verre
Philippe Braunstein, directeur d’études honoraire à l’École des Hautes–Études en sciences sociales, Paris
La présence allemande à Venise, celle des marchands d’Outre-Alpe et celle des artisans verriers installés à Murano a suscité pendant deux siècles collaborations et concurrences dans la production et le commerce du verre, qu’il s’agisse d’objets de luxe ou de consommation courante, particulièrement dans les secteurs du miroir, des verres de lunettes et de la verroterie décorative.
Pause déjeuner : Salons de Saint-Gobain
14h30 – 15h30
14h30 – 15h30 LE GROS VERRE : MÉTIER ET COMPTABILITÉ
Présidence de séance : Philippe Braunstein
Vitrer les demeures royales en forêt de Lyons (Normandie)
Bruno Nardeux, docteur en histoire médiévale, enseignant au lycée Saint-Louis de Gonzague, Paris
À la faveur d’une thèse soutenue en juin dernier sur le pays royal de Lyons au Moyen Âge, l’activité verrière de la forêt de Lyons, essentiellement connue par le compte de la Fontaine du Houx de 1302, demande d’être réexaminée. De nouvelles sources comptables associées à une meilleure compréhension de ce qu’a pu représenter pour les derniers capétiens le grand massif forestier de Lyons permettent en effet de mieux saisir la précocité et la signification de mentions de travaux verriers dans la documentation.
Le savoir-faire des peintres-verriers
Frédéric Pivet, restaurateur, atelier Verre-Jade, Morthemer (Vienne)
Au Moyen Âge, les créateurs de vitraux appartenaient à la corporation des peintres et peintres-verriers. La peinture était donc un élément primordial de cet art. La plus ancienne des peintures vitrifiables, la grisaille, est attestée depuis le VIe siècle. Nous allons voir que les évolutions techniques des peintures vitrifiables et leurs modes d’applications ont contribué à l’évolution esthétique du vitrail.
Conclusions
Corinne Maitte, professeur d’histoire moderne, université Paris-Est
Inscription obligatoire : cecile.anger@culture.gouv.fr
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Carte d’identité à présenter pour accès
RER-SNCF Réseaux A et Saint-Lazare
Gare : GRANDE ARCHE DE LA DEFENSE
METRO Ligne 1 (Vincennes – Grande Arche de La Défense)
Station : ESPLANADE DE LA DEFENSE
Accès à la tour des Miroirs-Saint-Gobain par la passerelle de l’Iris