Séminaire Histoire de la construction

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Les végétaux comme matériau de construction

Organisé par : Le Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris (LaMOP) UMR 8589, CNRS – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Le Centre de théorie et analyse du droit (CTAD) UMR 7074, CNRS – Université Paris Nanterre et Le Laboratoire Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident (UMR 8546, ENS-CNRS-EPHE) avec le soutien du laboratoire d’excellence TransferS. Mardi 11 décembre 2018 10h à 17h30

Mardi 8 février 2019
de 10h à 17h30

Lieu :
Pavillon de l’Arsenal
21, Bd Morland, 75004 PARIS
métro : Sully-Morland ou Bastille.

10h Introduction
10h15 Gabriele Cifani, Boursier Marie Sklodowska-Curie, Ecole normale supérieure, Paris, AOrOc
Dal legno alla pietra nell’architettura romana: aspetti cronologici ed economici
[Du bois à la pierre dans l’architecture romaine : aspects chronologiques et économiques] (conférence en italien).
11h15 Franck Leguillon, Ingénieur au pôle recherche et expertise, CSTB
Les matériaux isolants dans l’habitat : intégration des matériaux bio sourcés

12h30-14h Déjeuner

14h Florence Monier, ingénieure de recherche au CNRS (UMR 8546-AOrOc, CNRS-ENS-EPHE-Collège de France, Université PSL)
Quand les roseaux font le mur…
15h Jean-Pierre Van Staevel, Professeur d’archéologie à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Remarques sur les usages constructifs des matériaux végétaux chez les populations de pasteurs du Sahara et du Bas-Irak

16h15 Revue de publications récentes sur l’histoire de la construction

Résumés

Gabriele Cifani, docteur et diplômé de l’école de spécialisation de l’Université de Rome « La Sapienza », est chargé de recherche et d’enseignement à l’Université de Rome « Tor Vergata ». Il a été lauréat de plusieurs bourses, à la Scuola Normale Superiore di Pisa (2001-2002), l’Université de Berlin (2003 ; 2005), l’University of Columbia (2004), l’University of Cambridge (2005-2007) et il est actuellement chercheur auprès de l’École normale supérieure (AOrOc), en tant que boursier d’un programme de recherche Marie Skłodowska-Curie (2018-2020). Depuis 1996, il a collaboré à différentes missions de terrain de la Soprintendenza Archeologica di Roma. De 1997 à 2000 il a aussi travaillé en Libye, comme membre de la mission archéologique de l’Université « Roma Tre » à Leptis Magna. Ses principaux domaines de recherche sont l’archéologie de la Rome archaïque, l’archéologie de la Tripolitaine, l’archéologie du paysage et l’histoire des économies anciennes.

Dal legno alla pietra nell’architettura romana: aspetti cronologici ed economici
[Du bois à la pierre dans l’architecture romaine : aspects chronologiques et économiques]

Le passage de l’architecture de bois à l’architecture lithique se fait de façon graduelle à Rome, comme dans le reste de l’Italie centro-tyrrhénienne, entre la fin du VIIe et le VIe siècles av. J.-C. Cette transformation est généralement interprétée dans le cadre d’un parcours évolutif d’ordre monumental, avec le passage de formes simples et précaires identifiées dans les édifices en bois à des modèles plus complexes, identifiés dans les édifices en pierre. Toutefois, la confrontation avec d’autres périodes historiques, en particulier le Moyen Âge, suggère qu’un tel changement puisse être aussi lié à des exigences économiques qui rendent, dans des périodes déterminées de développement urbain et dans des contextes environnementaux spécifiques, le coût du bois supérieur à celui de la pierre et des briques

Bibliographie :

G. Cifani, Architettura romana arcaica. Edilizia e società tra monarchia e repubblica, Roma 2008.

R. Meiggs, Trees and Timber in the Ancient Mediterranean World, Oxford 1982.

C. Cipolla, Before the industrial revolution: European society and economy, 1000-1700, Londres, 1976.


Franck Leguillon, ingénieur au pôle recherche et expertise, est spécialiste des transferts hygrothermiques dans les ouvrages au CSTB depuis 15 ans. Il réalise des études hygrothermiques pour accompagner les acteurs de la construction dans le développement de solutions innovantes d’isolation thermique et pour accompagner l’évaluation des produits de constructions. Il intervient également en appui aux pouvoirs publics dans la mise en place et l’aide à l’application de la réglementation thermique en particulier sur l’enveloppe du bâtiment. A ce titre, il anime la commission Th-bat en charge d’élaborer les méthodes de calcul des transferts thermiques pour l’application de la réglementation thermique.

Les matériaux isolants dans l’habitat : intégration des matériaux bio sourcés

Du premier choc pétrolier jusqu’à aujourd’hui, les matériaux d’isolation et les techniques d’isolation utilisés dans les bâtiments ont beaucoup évolués. A l’enjeu lié à la maîtrise de l’énergie, est venu s’ajouter un défi lié à la préservation de l’environnement et à la réduction de l’impact carbone des bâtiments. La présentation a pour objet de présenter les défis techniques associés à l’émergence des nouveaux matériaux isolants à vocation écologique, dans un contexte d’harmonisation des référentiels techniques européen, où la durabilité des ouvrages doit être préservée.

Bibliographie :

La présentation sera basée sur le retour d’expérience de nos activités d’évaluation et d’expertise qui accompagnement l’innovation en matière d’isolation thermique des ouvrages.


Florence Monier, ingénieure de recherche au CNRS (AOrOc, UMR 8546-AOrOc, CNRS-ENS- EPHE-Collège de France, Université PSL), archéologue, spécialiste du décor travaille sur la fouille et l’étude des enduits peints fragmentaires et en place, essentiellement en France et en Italie. Elle collabore aux programmes Villa de Diomède et RECAP-Reconstruire après un séisme. Expériences antiques et innovations à Pompéi (dir. H. Dessales). Elle participe à l’étude de revêtements muraux de la Villa Adriana, Tivoli (programme universités Columbia- New York et La Sapienza-Rome) et co-organise un stage de formation sur les enduits peints antiques. Elle est co-éditeur scientifique de Pictor, collection de l’Association française pour la peinture murale antique (AFPMA) qui publie des actes de colloques et des monographies consacrés à ce domaine de recherche (http://www.peinture-murale-antique.fr/).

Quand les roseaux font le mur

L’emploi des roseaux en architecture romaine que Vitruve décrit dans le De architectura (VII, 3, 1-2 et 11) tant pour les parois que pour les plafonds et les voûtes, est parfaitement attesté par les découvertes archéologiques. Quelques exemples, en Italie comme dans les provinces de l’Empire, illustreront les usages et les techniques de mise en œuvre de plusieurs espèces de ces graminées, en association en particulier, avec la terre et le mortier.

Bibliographie sélective :

  • J. Boislève, A. Dardenay et F. Monier (dir.), Peintures murales et stucs d’époque romaine, études toichographologiques : Actes du 29e colloque de l’AFPMA, 18-19 novembre 2016, Louvres, Ausonius, Pictor, collection de l’AFPMA, 7, Bordeaux, 2018.
  • C. Balmelle, H. Eristov et F. Monier (dir.), Décor et architecture en Gaule entre l’Antiquité et le haut Moyen Âge (Actes du Colloque international. Université de Toulouse II -Le Mirail, 9- 12 octobre 2008), 2011.
  • M. Carrive, F. Monier, Contributions sur les revêtements muraux dans Chronique des activités archéologiques de l’École française de Rome in H. Dessales et al., « Pompéi. Villa de Diomède », Chronique des activités archéologiques de l’École française de Rome [En ligne], Les cités vésuviennes, 2014, 2015, 2016.
  • C. Allonsius, F. Monier, « Les décors peints de la villa du ‘Champtier-des-Cerisiers’ à Longjumeau (Essonne) : scènes de chasse et de repas » et « Le décor peint de la villa des ‘Champs-de-Choisy’ à Charny », dans Vivre à la romaine, catalogue d’exposition, Louvres 2016.
    http://www.archeo.ens.fr/spip.php?article237

Jean-Pierre Van Staëvel est professeur d’archéologie à l’Université de Paris 1 Panthéon- Sorbonne. Archéologue de formation et spécialiste de l’Occident musulman médiéval, il a consacré sa thèse de doctorat (Lyon 2, 2000) à l’exploitation des sources jurisprudentielles musulmanes traitant de problèmes de propriété immobilière et de conflits de voisinage dans les villes de l’Islam d’Occident au Moyen Âge, puis son habilitation à diriger les recherches (Paris IV, 2006) aux modes d’habiter en al-Andalus. Après avoir été maître de conférences puis professeur à l’Université Paris IV/Sorbonne Université, il est désormais titulaire de la chaire Archéologie des pays d’Islam à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses travaux actuels portent sur les aspects matériels des communautés religieuses musulmanes (ermites, ascètes, soufis), et notamment sur l’institution du ribât (lieu de retraite et de militance), ainsi que sur les modes de vie et de production des sociétés rurales, notamment montagnardes, dans le monde islamique. Il codirige la mission archéologique franco- marocaine qui fouille le ribât d’Igiliz (Maroc), berceau de l’Empire almohade.

Remarques sur les usages constructifs des matériaux végétaux chez les populations de pasteurs du Sahara et du Bas-Irak

La présentation se propose de revenir brièvement sur des techniques de construction qui sont rarement associées à des espaces sahariens ou proche-orientaux vus habituellement comme désertiques ou dominés par la steppe. Dans le Sahara, la tente noire des nomades a pourtant supplanté difficilement, et seulement dans la durée, des formes d’habitat faisant appel à des matériaux végétaux, du type de la hutte des espaces touaregs. Au Proche-Orient d’autre part, un écosystème particulier, dans la partie méridionale de l’Irak, a favorisé le développement d’une zone humide dans le delta des fleuves Tigre et Euphrate. Là, les populations locales, appelées de manière générique les « Arabes des marais », ont produit de longue date une architecture très spécifique de villages lacustres composés de cabanes et de maisons communes en roseau.