La sculpture monumentale à la fin du Moyen Âge

Habilitation à Diriger des Recherches de M. Jean-Marie Guillouët, Maître de conférences en Histoire de l’art médiéval à l’Université de Nantes
Vendredi 5 décembre de 15 h à 20 h dans l’amphithéâtre P. Bézier de l’École Nationale Supérieure des Arts et Métiers (151, boulevard de l’Hôpital 75013 Paris).
L’habilitation dans son ensemble a pour titre :

La sculpture monumentale à la fin du Moyen Âge : construction des savoir-faire et circulation des formes.

  Et le mémoire de recherche inédit proposé à cette occasion est intitulé :

Un gothique hyper-technique ? Micro-histoire d’une procédure décorative de la fin du Moyen Âge : le refouillement d’ardoise.

 

Jury :  M. Philippe Bernardi (cnrs – Lamop) – garant, M. Paul Binski (université de Cambridge), Mme Carmen Gómez Urdáñez (université de Saragosse), M. Étienne Hamon (université de Picardie), Mme Fabienne Joubert (émérite, université de Paris IV), M. Olivier Mattéoni (université de Paris I), M. Dany Sandron (université de Paris IV)

 Résumé :   Entre le début du xve et la deuxième décennie du xvie siècle dans un espace limité au domaine royal français et ses périphéries, les constructeurs gothiques ont mis au point une technique décorative d’un effet saisissant mais suffisamment discrète pour n’avoir encore jamais vraiment retenu l’attention des médiévistes historiens de l’art, historiens de l’architecture ou des archéologues du bâti : de petites plaques d’ardoise ou de verre sont glissées dans des refouillements habilement ménagés derrière les réseaux miniatures des dais surplombant des niches intérieures des édifices ou ornant les voussures des portails et viennent précieusement rehausser le dessin de ces microarchitectures et créer une illusion de profondeur. Ce procédé unique par ses dispositions techniques constitue une porte d’entrée vers une compréhension globale de la production artistique et artisanale à la fin de la période médiévale et au début de l’époque moderne. En effet, tant en raison des savoir-faire géométriques et stéréotomiques qu’elle mobilise que pour les préoccupations visuelles et esthétiques dont elle témoigne, le refouillement peut être utilisée pour révéler bien des aspects de la culture de ses commanditaires comme de ses auteurs. Son examen permet de mettre en évidence les ruptures techniques introduites dans l’histoire de la construction comme les enjeux culturels et sociaux de ces technologies de l’enchantement du Moyen Âge tardif.