« L’architecture rurale en pan de bois en France et Europe du Nord (XIIIe -XVIIIe siècles) : réévaluation d’un patrimoine menacé »
Appel à communication – Journée d’étude – 27.11.2019
Dès le XIXe siècle, érudits, architectes et archéologues se sont intéressés à certains exemples d’architecture en pan de bois, commentant leur caractère pittoresque, leur qualités esthétiques et développant parfois leur singularité technique. Par la suite, les études sur ce mode de construction se développent tout en portant principalement sur des exemples urbains comme en témoignent plusieurs travaux de synthèses. Il faut cependant attendre les années 1960 pour que soient pris en considération les édifices ruraux, notamment sous l’impulsion de recherches aux méthodes et visées différentes mais complémentaires, conduites par des ethnologues, des chercheurs de l’Inventaire, des archéologues ou des historiens. En dépit de la multiplication de ces travaux, l’architecture en pan de bois reste aujourd’hui encore reléguée au second plan, comme l’attestent l’expression « architecture mineure » ou le qualificatif « vernaculaire » qui lui sont encore trop souvent accolés.
L’objectif de cette journée d’études sera donc de prolonger ces recherches en proposant un état de la question limité aux pans de bois édifiés en contexte rural : habitats isolés, fermes et bâtiments agricoles, maisons de hameaux, de villages ou de bourgs, logis ou dépendances d’habitations seigneuriales seront ainsi mis à l’honneur. Les communications, qui excluront donc les grands ensembles urbains déjà révélés par plusieurs colloques ou publications, auront comme cadre géographique la France et l’Europe du Nord. Les pays septentrionaux, au riche patrimoine, ont acquis par la multiplication des écomusées et des campagnes de dendrochronologie poussées une grande connaissance de la technicité et de la chronologie des pans de bois ruraux. Ces regards croisés sur différents pays permettront d’aborder les thèmes de l’approvisionnement des chantiers et de l’économie de la construction mais aussi de mettre en évidence des particularismes et savoir-faire locaux, la volonté de distinguer la construction par l’emploi d’un décor sculpté, ainsi que les éventuelles interactions avec les maisons en pan de bois édifiées en milieu urbain. Quant à la fourchette chronologique retenue, s’étendant du XIIIe au XVIIIe
siècle, elle permettra de détecter et de dater l’apparition de procédés novateurs ou au contraire de témoigner de la perpétuation de certaines techniques, afin de mieux cerner au fil des siècles l’évolution de l’architecture en pan de bois rurale.
L’apport de l’archéologie, tant sédimentaire que du bâti, constituera aussi un des fils conducteurs de cette journée, car le recours à ces méthodes a permis une compréhension beaucoup plus approfondie de l’architecture en pan de bois, en soulignant par exemple la complexité des assemblages, le caractère modulaire et « convertible » de ce type de bâtiments (rationalisation de la construction, remaniements, déplacements) ou la pose de pigments colorés sur les éléments de construction.
Enfin, cette journée offrira l’occasion de valoriser un patrimoine parfois mésestimé ou en danger et dont la préservation revêt aujourd’hui un enjeu important.
Les propositions devront être adressées sous la forme d’une problématique résumée (de 2000 à 4000 signes) rédigée en français ou en anglais et accompagnée d’un court CV avant le 30 avril 2019 à l’adresse suivante : julien.noblet@inha.fr
La durée des communications est fixée à 25 minutes.
Date limite de dépôt des candidatures : 30 avril 2019
Journée d’étude organisée par l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) : 27 novembre 2019
Lieu : Institut national d’histoire de l’art, 2 rue Vivienne 75002 PARIS, galerie Colbert, salle Giorgio Vasari (1er étage)
Organisateurs : C. Alix (Pôle d’archéologie d’Orléans, chercheur associé CESR) et J. Noblet (INHA)
Comité scientifique : C. Alix (Pôle d’archéologie d’Orléans, chercheur associé CESR), L. Bourgeois (Centre Michel-de-Boüard/CRAHAM, UMR 6273), K. Freckmann (Arbeitskreis für Hausforschung), P. Liévaux (Département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique), J. Noblet (INHA)