Le patronat marseillais et la deuxième industrialisation
Xavier Daumalin, Le patronat marseillais et la deuxième industrialisation 1880-1930, Aix-Marseille, Presses universitaires de Provence, Coll. Le temps de l’Histoire, 2014
Le patronat marseillais des années 1880-1930 a mauvaise réputation. On lui reproche d’être resté replié sur lui-même et de ne pas avoir su évoluer vers un capitalisme managérial jugé plus efficace pour pouvoir répondre aux enjeux industriels de l’époque. Ce fait aurait contribué à pérenniser des modes de formation et de gestion peu performants, à limiter les capacités d’investissement ou d’innovation et à retarder la rationalisation des méthodes de production. Le patronat marseillais des années 1880-1930 aurait raté la deuxième industrialisation. Cette légende noire doit être revue. L’ouverture de nouveaux fonds d’archives privées, le renouvellement des approches au sein de l’histoire économique et sociale permettent de proposer une tout autre représentation de la deuxième industrialisation marseillaise.
Table des matières
Introduction générale 5
L’industrie marseillaise vers 1880
Introduction 15
Le socle industriel de longue durée 17
Le pôle agroalimentaire 17
Les industries chimiques 21
La réparation et la construction navales 25
Les matériaux de construction et le BTP 26
Les industries apparues au cours du xixe siècle 31
Les activités liées à la modernisation du socle industriel de longue durée 31
Les opportunités des années 1860-1870 44
Un recours massif à la main-d’œuvre étrangère 49
Un prolétariat constamment renouvelé 49
Les emplois industriels de l’immigration italienne 53
Les rationalités économiques de la présence italienne 56
Un patronat industriel familial 61
Un mélange d’héritiers et de nouveaux venus 62
Le maintien de l’entre-soi 68
Un patronat libéral ? 71
Une approche différenciée de la question sociale 73
Conclusion 75
L’ébranlement des positions industrielles (1883-1895)
Introduction 81
Mondialisation des marchés, renouvellement des technologies industrielles et protectionnisme 85
Les reculs et les abandons de la métallurgie 86
La victoire annoncée de la soude belge 90
L’industrie des oléagineux fragilisée 93
La résistance des industries agroalimentaires et de la construction navale 95
L’aggravation des tensions sociales 101
Des rapports sociaux plus conflictuels 101
Entre préférence nationale et syndicalisation des ouvriers italiens 104
Premier succès des ouvriers français et italiens réunis 109
Crispations et recompositions idéologiques 112
Le refus du syndicat 113
Vers un « libéralisme raisonné » 114
La tentation du repli colonial : l’exemple du Dahomey 118
Conclusion 126
Les voies de la reconquête (1896-1929)
Introduction 131
La diversification des sources de financement 133
Une bourgeoisie d’affaires toujours présente 134
Le soutien des banques régionales 137
Le rôle méconnu des agents de change 146
L’engagement industriel de la petite et moyenne bourgeoisie 153
L’innovation 156
Une meilleure formation 156
Nouveaux produits, nouveaux biens 160
La maîtrise de nouvelles sources d’énergie 181
L’organisation des sites industriels 188
L’organisation des marchés 206
L’adaptation des pratiques sociales 214
L’intensification du recours à la main-d’oeuvre immigrée 215
La diversification des recrutements 218
L’essor des pratiques paternalistes 225
Conclusion 235
Quel renouvellement ?
Introduction 239
Effacements et repositionnements du patronat dans les industries héritées du xixe siècle 240
Les espoirs déçus de la construction mécanique 241
Renouvellement énergétique et dilution du capitalisme familial 247
Le renforcement du socle industriel de longue durée 256
Essor et diversification des activités de réparation 257
La vitalité de l’industrie chimique traditionnelle 261
L’élargissement du champ d’action des industries agroalimentaires 267
Entre ancrage régional et ouverture au monde : les matériaux de construction et le BTP 275
Conclusion 285
Conclusion générale 289
Index des entrepreneurs 293
Index des sociétés 299
Sources 305
Bibliographie 307
Table des illustrations 321