Séminaire bimensuel de l’ANR Experts
Pratiques des savoirs entre jugement et innovation. Experts, expertises du bâtiment, Paris 1690-1790
Séance du 18 mars 2019, 14h-17h, Salle E305 – 3e étage du bâtiment Clémence Ramnoux, Université de Paris Nanterre,
Prosopographie : cas d’étude
Catherine Fillion (Université Jean Moulin – Lyon3), Séverine Gedzelman (ingénieure d’études, CNRS, UMR UMR 5206 – Laboratoire Triangle) et Emmanuelle Picard (ENS Lyon)
Retour sur le projet Siprojuris: de la prosopographie théorique à la mise en pratique
Résumé de la présentation :
L’intervention présentera sur les étapes de la constitution de la base de données prosopographiques SIPROJURIS, consacrée aux professeurs de droit des facultés françaises (1804-1950), de ses prémices à sa réalisation et à sa mise en ligne, certes encore partielles.
Ce retour d’expérience sera l’occasion de revenir sur les multiples défis, d’ordres très divers, rencontrées tout au long du processus d’élaboration de la base de données. Chacune des étapes qui ont été suivies dans le cas présent, à savoir la collecte par une équipe nombreuse des données, puis leur organisation et leur modélisation dans le cadre du PHN (pôle d’histoire numérique) du LARHRA et plus précisément dans le cadre de SyMoGIH, ‘Système modulaire de gestion de l’information historique’, enfin leur homogénéisation et leur mise à disposition, ont révélé des difficultés que l’on est parvenu, plus ou moins heureusement à surmonter, et qui sont susceptibles d’intéresser les équipes désireuses de lancer dans un projet similaire.
Présentation des intervenantes :
Catherine Fillon est professeur des universités à la Faculté de droit de l’Université Jean Moulin- Lyon 3. Spécialiste d’histoire judiciaire, ses recherches se sont orientées depuis quelques années en direction de l’histoire des facultés de droit et de l’enseignement du droit, plus spécifiquement l’enseignement du droit français à l’étranger. Elle est la responsable scientifique du projet SIPROJURIS.
– « L’enseignement du droit, instrument de diplomatie culturelle – L’exemple de l’Egypte au début du 20e siècle », Mil Neuf Cent, Revue d’histoire intellectuelle, n°29, « La Belle époque des Juristes – Enseigner le droit dans la République », 2011, p.123-144.
– « Le Jésuite, l’Universitaire et le Politique : Stratégies de recrutement du corps enseignant de l’Ecole Française de droit de Beyrouth (1913-1939) », Les Facultés de droit de province aux 19e et 20e siècles – Les conquêtes universitaires, t.3, EDHIP/n°16, 2012, Presses de l’Université de Toulouse I, p.115-138.
– « Les prodromes de la Maison Franco-Japonaise : L’Université de Lyon et le Japon à la fin de la Première Guerre mondiale», in Béatrice Jaluzot (dir.), Droit japonais, droit français, quel dialogue ?, Zürich, Editions Schultess, 2014, p.37-54.
– « La Faculté de droit de Lyon et ses étudiants égyptiens : une délicate expérience pédagogique, entre opportunité politique et opportunisme universitaire », Traverse. Zeitschrift für Rechtgechichte-Revue d’Histoire, 2018, n°1, p.72-84.
Séverine Gedzelman est développeuse d’application CNRS au laboratoire Triangle. Elle conçoit des interfaces pour des projets en philologie numérique comme Hypermachiavel, logiciel d’annotation et de visualisation d’équivalences traductionnelles, utilisé dans le projet de Jean-Claude Zancarini (https://hyperprince.ens-lyon.fr ). Entre 2012 et 2016, membre du Pôle Histoire Numérique au LARHRA, elle a mené quelques projets d’importation et de diffusion de données avec le système Symogih, dont le projet de Catherine Fillon (http://siprojuris.symogih.org/ ).
Avec différents collectifs, elle contribue à l’animation d’ateliers d’échanges et de pratiques numériques en Sciences Humaines et Sociales à Lyon (AHN de l’ENS de Lyon, MATE-SHS Lyon St Etienne).
– Jean-Claude Zancarini, Séverine Gedzelman. « Le voyage en France du Prince de Machiavel : l’outil HyperMachiavel et ses effets de sens », in Zotti, Valeria; Pano Alamán, Ana (a cura di), Informatica umanistica : risorse e strumenti per lo studio del lessico dei beni culturali, Firenze University Press, 2017, p. 105-134.
Emmanuelle Picard, maîtresse de conférences en histoire à l’ENS de Lyon, membre du laboratoire Triangle. Spécialiste des questions d’enseignement supérieur et de prosopographie du monde académique. Membre fondatrice du réseau Héloise (European Netwok on Digital Academic History, https://heloise.hypotheses.org/).
– Avec Claire Lemercier, « Quelle approche prosopographique? », in L. Rollet et Ph. Nabonnand (dir.), Les uns et les autres… Biographies et prosopographies en histoire des sciences, PU de Lorraine, 2012, p. 605-630.
– « French Academia in Prosopographical Perspective (19th-20th c.): A Collaborative Joint Project », in Pieter Dhondt (ed.), University Jubilees and University History at the beginning of the 21st century, Oxford, Brill, 2014, p. 217-232.
– avec Willem Frijhoff et Thierry Kouamé, « Héloise vers un réseau européen d’histoire des universités, in « Per una storia digitale delle universitá. Alcune esperienze del network Heloise”, a cura di Willem Frijhoff, Annali della universitá italiane, n° 21, 1/2017.
Aurélien Peter, doctorant, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Sur les traces de l’encre: premiers pas dans la recherche et la compréhension des greffiers du parlement de Paris (XVIe-XVIIIe siècle)
Résumé de la présentation :
Les greffiers constituent, à l’époque moderne, des groupes spécialisés dans la littératie, constructeurs et détenteurs d’un savoir administratif et d’un savoir-faire d’écriture. Ils apparaissent ainsi au sein de nombreuses institutions. Leur activité concerne principalement la production, la circulation et la conservation d’informations écrites, mais ils acquièrent aussi une expertise dans les objets, les situations qu’ils fixent sur le papier ou le parchemin.
Si ces officiers sont essentiels aux institutions, les personnes qui exercent ces charges sont en grande partie invisibles, ne laissant pas toujours de trace qui permette de les identifier. A travers les premières recherches menées sur les greffiers du parlement de Paris de la fin du XVIe au XVIIIe siècle, nous nous intéresserons aux manières d’identifier ces individus, ainsi qu’à leurs positions dans les circulations de l’information et les réseaux de sociabilité, telles qu’elles apparaissent à ce jour de la recherche.
Prochaines séances du séminaire :
Lundi 13 mai 2019 : L’examen des techniques
Lundi 17 juin 2019 : Droit et expertise