Séminaire histoire de la construction

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Organisé par

Le Centre de théorie et analyse du droit
(CTAD) UMR 7074, CNRS – Université Paris Nanterre
Le Laboratoire Archéologie et Philologie
d’Orient et d’Occident (UMR 8546, ENS-CNRS-EPHE)

et

Le laboratoire Orient & Méditerranée. Textes
Archéologie Histoire (UMR 8167, CNRS-Sorbonne Université-
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
avec le soutien de l’EUR Translitteræ.

Mardi 25 janvier 2022
de 10h à 17h

La construction en pierres sèches

Lieu :

Attention : Changement de lieu
École normale supérieure
45, rue d’Ulm 75005
Salle F (escalier A, 1er étage)
(en présentiel, connexion par zoom sur demande)

10hIntroduction par Robert Carvais, CNRS – Centre de théorie et analyse du droit  
10h15Olivier Buchsenschutz, CNRS – Laboratoire Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident Exemples de constructions en pierres sèches aux Âges de Métaux (3500 – 50 BC) en Europe occidentale  
11h15Giovanni Stranieri, Université Jean Monnet Saint-Étienne, chercheur associé à ArTeHiS (UMR 6298) Les constructions linéaires en pierre sèche : caractères structuraux, insertion dans le paysage agraire et potentiel archéologique.  
12h30-14h           Déjeuner
14hLouis Cagin, Muraillier Analyse, à hauteur de chantier, d’un aménagement paysager historique en pierre sèche, le Jardin Clos du Pré Nouveau, commune d’Arcens en Ardèche.  
15h‘Ada Acovitsióti-Hameau, Association de Sauvegarde, Étude et Recherche pour le patrimoine naturel et culturel du Centre-Var, Société scientifique internationale pour l’étude pluridisciplinaire de la Pierre Sèche Bâtir à sec et exprimer le lieu. Enjeux et perspectives de l’inscription de l’élément pierre sèche au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité.  
16h15Revue de publications récentes sur l’histoire de la construction

Résumés

Olivier Buchsenschutz est directeur de recherches émérite au CNRS dans le laboratoire AOROC à Paris. Il a enseigné dans les universités de Paris, Tours, Munich et Freiburg-en-Brisgau. Il a fouillé sur les habitats ouverts et fortifiés de l’âge du Fer à Hatzum (Niedersachsen), Levroux (Indre), Murcens (Lot), Bibracte (Nièvre), Velem St Vit (Hongrie), Bourges (Cher), Mont-Sainte-Odile (Bas-Rhin), Meunet-Planches (Cher). Il a étudié l’architecture et l’évolution des habitats, les moulins manuels, l’analyse spatiale et la cartographie des données archéologiques. Ses recherches sur l’habitat et l’architecture des bâtiments de l’âge du Fer européen (850 – 52 BC.) portent essentiellement sur des constructions en bois ou mixtes (bois, terre, pierre) pour les fortifications.

Exemples de constructions en pierres sèches aux Âges de Métaux (3500 – 50 BC) en Europe occidentale

Les constructions en pierres sèches sont relativement rares dans la protohistoire de l’Europe occidentale, dominé par les constructions en bois. J’ai choisi de vous présenter les sites les plus remarquables, de l’Ecosse (les Brochs) à la Sardaigne (les Nouraghes), construits depuis la fin du Néolithique (Culture de Fontbouisse), l’âge du Bronze et l’âge du Fer jusque aux débuts des conquêtes romaines. Je laisse aux spécialistes le soin de présenter les principes de la construction en pierres sèches. Je voudrais seulement illustrer par quelques exemples l’association de murailles très variées, de plus ou moins bonne qualité, à des ensembles architecturaux ambitieux et quelquefois complexes.

Bibliographie sélective

Armit, I., Towers in the North: The Brochs of Scotland, Stroud, Tempus, 2003.

Audouze, F., Buchsenschutz O., Villes, villages et campagnes de l’Europe celtique : du début du iie millénaire à la fin du ie siècle, Paris,  Hachette, 1989.

Cagin L., et al., Pierre Sèche, Théorie et pratique d’un système traditionnel de construction, Paris, Eyrolles, 2017.

Colomer A., Coularou J., Gutherz X., Boussargues (Argelliers, Hérault), Un habitat ceinturé chalcolithique: les fouilles du secteur ouest, Documents d’Archéologie Française, n° 24, 1990.

Lilliu G. et Zucca R., Su Luraxi di Barumini, Sardegna archeologica, Guide e itinerari, n° 9, 1988.

Fichtl S. et al., « Mur-païen-du-mont-sainte-odile, Bas-Rhin : nouveaux éléments de datation (campagne de fouilles 1994-1995) », Cahiers Alsaciens d’Archéologie, d’Art et d’Histoire, 1996, vol.39, p. 49-64.

Fichtl S., Murus celticus. Architecture et fonctions des remparts de l’âge du Fer, (Bibracte 19), (actes table ronde, Glux-en-Glenne, oct. 2006), 2010, 364 p.

Moravelli A., Le complexe nuraghique de Palmavera, Sardaigne archéologique, Guides et itinéraires, n° 20, 1992.

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Giovanni Stranieri, docteur en archéologie qualifié aux fonctions de MCF et ancien agent du Service régional de l’archéologie de Lorraine, enseigne l’archéologie et l’histoire médiévales en licence et en master à l’Université Jean Monnet Saint-Étienne.

Pour sa thèse de doctorat, il a étudié les transformations des paysages agraires dans la Pouille médiévale (Italie). Depuis plusieurs années, ses recherches portent sur le peuplement végétal, l’utilisation du sol et la production agraire dans différents secteurs du Massif central (Aurillac et vallée de la Jordanne, Haut-Velay granitique, Monts du Forez), dans le cadre de projets collectifs de recherche visant à comprendre les réseaux d’habitat et les réseaux castraux, à grande et moyenne échelle.

D’autre part, il travaille et publie, dans un esprit comparatiste, sur les productions, les échanges et les marchés agricoles au haut Moyen Âge, de la mer Adriatique aux mers du Nord, avec un intérêt particulier pour la production et le commerce oléicoles.

Ancien boursier de l’École française de Rome, il est aujourd’hui chercheur associé de l’UMR ArTeHiS (Archéologie, Terres, Histoire et Société, Université de Bourgogne, Dijon), intégré à l’axe de recherche « Fabrique du paysage. L’homme acteur et héritier de son environnement ».

https://fr.linkedin.com/in/giovanni-stranieri-1012781a
https://artehis.u-bourgogne.fr/annuaire/125-annuaire/membres-associes/635-stranieri-giovanni.html

http://univ-lyon2.academia.edu/gstranieri

Contact : gstranieri@gmail.com  – giovanni.stranieri@univ-st-etienne.fr

Les constructions linéaires en pierre sèche : caractères structuraux, insertion dans le paysage agraire et potentiel archéologique

La connaissance de l’organisation des espaces ruraux médiévaux progresse grâce à l’analyse archéologique des constructions agraires et des vestiges du peuplement végétal, visant une compréhension globale des paysages historiques, dont les habitats – traditionnellement privilégiés par la recherche – ne constituent qu’une des composantes. Le développement d’une archéologie agraire permet ainsi d’extraire de l’information fondamentale d’aménagements jusque-là considérés peu significatifs, à savoir les constructions parcellaires en pierre sèche. À l’analyse topographique, morphologique et métrologique, dont la tradition est ancienne mais qui se bornait le plus souvent aux traces de « centuriation » romaine, s’ajoutent, d’une part, l’analyse topologique – facilitée par les S.I.G. – et, d’autre part, une analyse stratigraphique et taphonomique étayée par les protocoles d’intervention relevant de l’archéologie environnementale.

Le potentiel de ces nouvelles approches se révèle, tout particulièrement, dans les régions où un substrat calcaire et des sols minces ont généré un épierrement massif dont les produits ont, bien souvent, servi à bâtir d’innombrables constructions à développement soit ponctuel soit linéaire, qu’il a toujours été plus économique de conserver que de démonter, du moins jusqu’à la mécanisation agricole massive intervenue dans la seconde moitié du XXe siècle.

À l’extrémité sud-orientale de la péninsule italienne, la région de la Pouille offre l’un des plus importants corpus de constructions agraires en pierre sèche du monde. Certaines d’entre elles se présentent aujourd’hui comme des pierriers parementés s’étendant sur plusieurs kms. Une enquête spécifique a été menée pendant plusieurs années sur l’un de ces aménagements. Celui-ci a été, premièrement, caractérisé dans sa complexité structurale et diachronique, par-delà l’apparente uniformité de son aspect superficiel ; deuxièmement, il a révélé sa nature de piège et donc de richissime « gisement » d’écofacts et d’artefacts provenant de l’environnement proche, dont les transformations ont été enregistrées de manière séquentielle à l’intérieur de la muraille ; enfin, cet imposant aménagement linéaire est également la forme tridimensionnelle et locale de limites (agraires, foncières, administratives et politiques) successives, ce qui en fait un ancrage chronologique précieux pour l’étude des parcellaires et de l’organisation de l’espace.

Bibliographie sélective :

Stranieri G., « Les territoires locaux dans la Pouille méridionale (Italie) du VIIe au Xe siècle. Un reflet de la frontière de Byzance en Adriatique ? », Actes du colloque Frontières spatiales, frontières sociales, 51e Congrès de la SHMESP (Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public), Perpignan – Gérone 21-24 mai 2020, à distance en raison de l’épidémie de Covid-19, Éditions de la Sorbonne, Paris, 2021, p. 141-157.

Stranieri G., “Olive Cultivation and Olive Products in the Byzantine Southern Apulia (6th-11th centuries)”. In Izdebski A., Mulryan M. (ed.), Environment and Society in the long Late Antiquity, Late Antique Archaeology Journal, vol. 11-1 – 2018), Brill, Leiden, 2019, p. 172-182.

Stranieri G., “Sistemi insediativi, sistemi agrari e territori del Salento settentrionale (IV-XV sec.)”. In Volpe G. (a cura di), Storia e archeologia globale dei paesaggi rurali in Italia fra Tardoantico e Medioevo, Edipuglia Editrice, Bari, 2018, p. 323-340.

Stranieri G., « Limites en pierre sèche et structure agraire en Pouille méridionale (VIe-XIIe s.). Les apports récents de l’archéologie des paysages agraires ». In Actes du Colloque international L’héritage byzantin en Italie. 4e – Habitat et structure agraire, éd. Jean-Marie Martin, Annick Peters-Custot, Vivien Prigent (2010), École française de Rome, Rome, 2017, p. 91-115.

Stranieri G., Fiorentino G., Grasso A. M., Napolitano C., “Organizzazione e trasformazioni dei paesaggi agrari medievali nel Salento. Un approccio archeologico e archeobotanico allo studio di una delimitazione agraria in pietra a secco (Sava – Taranto)”, Archeologia Medievale, XXXVI, Florence, 2009, p. 259-271.

Stranieri G., Espace agraire et territorialisation en Pouille (Italie) du VIe au XIIe  siècle. Une enquête et un essai d’archéologie du paysage, monographie en préparation pour les Publications de l’École française de Rome (sous réserve d’acceptation du manuscrit).

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Louis Cagin est murailleur, maçon pierre sèche, technique de construction qu’il contribue à théoriser et développer depuis deux décennies par ses recherches et publications. Méthode qu’il transmet également et dans le cadre de cessions de formation professionnelle et tout public.

Il crée ou restaure professionnellement des espaces paysagers en autonomie avec les seuls matériaux présents sur le site, et sans faire appel à la force mécanique. Il axe ainsi sa pratique autour d’une double réflexion patrimoniale, technique et historique. Pour ce faire, il développe un outil d’analyse et de classification des appareillages qui lui permet d’observer les ouvrages anciens en pierre sèche de façon quasi archéologique dans leur dimension historique, humaine et vernaculaire.

Analyse, à hauteur de chantier, d’un aménagement paysager historique en pierre sèche, le Jardin Clos du Pré Nouveau, commune d’Arcens en Ardèche

En France, ce n’est que depuis une décennie que la pratique de la pierre sèche s’est constituée en profession prétendant déterminer des règles strictes d’appareillage. Pourtant, l’étude des ouvrages anciens révèle que chaque aménagement est particulier et souvent unique. Il doit cette originalité à un très complexe mélange de facteurs notamment les éléments géologiques et agraires ou la succession temporelle des usages et des contextes humains sur le site.

La restauration du remarquable « Jardin Clos du Pré Nouveau », dans les Boutières, en Ardèche, a été l’occasion de découvrir et de documenter les particularités de l’aménagement d’un jardin vivrier réalisé à la Belle Époque par des notables locaux. Restant dans un cadre strictement rural et lié à la production agricole, ce jardin révèle des continuités avec les aménagements traditionnels du terroir alentour, mais marque clairement une rupture radicale dans le rapport au sol et la façon de faire appareillage. Il se dresse, monumental, « architectural », au cœur d’un paysage vernaculaire. Une rupture que l’on peut lier, en ce début de XXe siècle, au désenclavement de cette vallée isolée à la faveur de la réalisation de programmes d’ouverture d’axes de communication routiers et ferroviaires. Programmes auxquels ses commanditaires participent.

Bibliographie sélective

Acovitsioti-Hameau, ‘Ada, « La pierre sèche dans le domaine euro-méditerranéen : du savoir-faire à la manière d’être », Actes du colloque d’Avallon, sept.2005, éd CERAV, p. 48-63.

Balthazar, Pauline, Rapport d’enquête et d’analyse ethnographique autour du projet de patrimonialisation du Jardin Clos du Pré Nouveau à Arcens (Ardèche), Association Une pierre sur l’autre, 2019.

Baridon, Michel, Les jardins ; paysagistes, jardiniers, poètes, Robert Laffont, Paris, 1998.

Blanc, Jean-François, Paysages et paysans des terrasses de l’Ardèche, Imprimerie du Vivarais, Annonay, 1984.

Blanchemanche, Philippe, Bâtisseurs de paysages : terrassement, épierrement et petite hydraulique agricole en Europe du XVIIe au XIXe siècle, Paris, Maison des Sciences de l’Homme, 1991.

Cagin, Louis (dir.), Pierre sèche, théorie et pratique d’un système de construction traditionnel, Paris, éditions Eyrolles, 2017.

De Reparaz, André, « la culture en terrasses, expression de la petite paysannerie traditionnelle méditerranéenne », Méditerranée, n° 71 / 3-4, 1990.

Harfouche, Romana, Histoire des paysages méditerranéens terrassés, Archéopress, Oxford, 2007.

Lassure, Christian, La tradition des bâtisseurs à pierre sèche. CERAV, coll. Études et recherches d’architecture vernaculaire, n° 1, 1981.

Lewuillon, Serge, « Les murs de pierre sèche en milieu rural », Pour une archéologie agraire, sous la direction de Jean Guilaine, éditions Armand Colin, 1991.

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‘Ada Acovitsióti-Hameau vit et travaille en Provence au sein de l’ASER du Centre-Var[1]. Sa spécialité est l’anthropologie culturelle et, plus particulièrement, l’espace, les techniques et l’identité en zone rurale méditerranéenne. Elle a fondé et dirigé pendant 15 ans le Musée de la Glace à Mazaugues (Var). Elle est membre fondateur de la S.P.S. (Société scientifique internationale pour l’étude pluridisciplinaire de la Pierre Sèche, déclarée en France en 1998)[2] et en est la secrétaire générale. Elle est membre du Groupe d’histoire des Forêts Françaises (GHFF) et de Forêt Méditerranéenne. Elle a publié « L’Artisanat de la Glace en Méditerranée Occidentale » en 1984 (re-édité en 1991 et 2001), les Actes de la Première Rencontre Internationale sur le Commerce et l’Artisanat de la Glace : « De Neiges en Glaces » en 1996, « Côté colline, pratiques et constructions de l’espace sylvopastoral dans le Var » en 2005 (Presses Universitaires de Provence), le chapitre « Ethnographie » de l’Encyclopédie du Var (Editions Bonneton) en 2008, le chapitre « Pierre sèche et société » du manuel Pierre sèche. Théorie et pratique d’un système traditionnel de construction, paru chez Eyrolles, Paris, en 2017, ainsi que plusieurs dizaines d’articles dans différentes revues scientifiques et de vulgarisation et des chapitres dans des ouvrages collectifs.

Bâtir à sec et exprimer le lieu. Enjeux et perspectives de l’inscription de l’élément pierre sèche au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité

Bâtir en pierres sèches est une technique paysanne (= des gens du pays) quasi-universelle, connue depuis les débuts de l’humanité et utilisée pour aménager les territoires dans leur globalité. Manuel, opéré avec des pierres locales à peine travaillées, mis en œuvre sans liant, ce mode de construction se rencontre dans la plupart des régions du monde, à différentes époques et sociétés. Dans ces nombreux contextes, la technique est choisie selon des logiques similaires, inspirées des qualités intrinsèques de l’appareil (inertie thermique, modération de l’aération et de l’humidité) et de l’imaginaire qui lui est attaché (construction « brute », ne supportant aucun artifice, donc « bonne » pour les espaces dits « incultes et boisés », ces lieux qui expriment une « naturalité » frôlant le sauvage). Ainsi, malgré la diversité des reliefs, des constitutions géologiques et des conditions socio-économiques, des comparaisons d’un point de vue fonctionnel et formel sont possibles et pertinentes pour ces structures. Les fils conducteurs communs de l’application de l’art ont aussi permis son inscription dans la liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Le concept de ce patrimoine repose sur la notion anthropologique du partage, soit l’existence de savoirs, pratiques, comportements et représentations élaborés et acceptés par tous les membres d’une ou de plusieurs communautés humaines. La somme de ces acceptions constitue la base de nos cultures, révèle notre vision du monde et règle nos rapports entre soi et à autrui. Pour la technique de la pierre sèche, ce partage est manifeste  sur le temps long sous deux aspects essentiels : celui ordinaire, plutôt rural et à transmission dominante empirique et celui formalisé ou académique à tendances monumentales et/ou artistiques. Pour les deux registres, les exemples ne manquent pas et concernent tant les organisations territoriales et les habitudes de vie que les manifestations esthétiques ou les émotions liées à la technique. Ces éléments sont visibles à travers les ouvrages qui deviennent, du coup, indissociables des concepts. Cette diversité et richesse des applications de la technique sont évoquées à répétition dans le dossier de demande d’inscription au PCI de l’humanité et soulignées dans la décision finale de l’UNESCO. Il y a donc une relation de réciprocité entre immatériel et matériel qui permet à l’élément patrimonial « pierre sèche » de se renouveler, de passer dans la modernité sans négliger sa filiation et ses traditions, allant toujours du local à l’universel, de l’instantané à l’intemporel, du modeste au grandiose et vice versa ; d’affirmer, en fait, son caractère fondamental qui est l’expression de principes stables et récurrents à travers une multitude de formes et d’échelles.

Bibliographie sélective :

‘Ada Acovitsióti-Hameau et Louis Cagin, « Tradition et nouveauté dans la transmission de l’art de bâtir en pierres sèches », in François Blary et Jean-Pierre Gély (dir.), Ressources et constructions. La transmission des savoirs sur les chantiers, Paris, CTHS, 2020 (DOI : 10.4000/books.cths.10827)

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « L’aménagement ordinaire d’un versant de colline dans le Var (Provence, France): du lieu vécu au paradigme patrimonial », Vegueta. Annuario de Geografia e Historia, 2021, 21(1), p. 31-51.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « L’inscription de l’art de construire en pierre sèche au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité », in La piedra seca : técnicas, construcciones y patrimonio cultural, monográfico coordonado por Juan Antonio Muñoz (Lasc, Iea) y Francisco Checa (Univ. de Almería), Gazeta de Antropología, 2020, 36(1), articulo 6.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « Terraced lands: from put in place to put in memory », in Mauro Varoto, Luca Bonardi, Paolo Tarolli (dir.) World terraced landscapes: history, environment, quality of life, Springer Nature Switzerland, serie: Environmental History, vol. 9, 2019, p. 239-249.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « Pierre sèche et société » in L.Cagin (dir.) Pierre sèche. Théorie et pratique d’un système traditionnel de construction, Paris, Eyrolles, 2017, p. 32-61.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « À la frontière du durable : les cabanes en pierres sèches dans leurs contextes multiples », dans A. Acovitsióti-Hameau, A. Painaud, Ph. Hameau, éd., Savoirs, paysages, structures, Actes du 10° congrès de la SPS (Montalbán, Aragon, Espagne, septembre 2006), 13° supplément au Cahier de l’ASER (Méounes, France), 2010, p. 7-15.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « Constructions agropastorales en pierres sèches des Cyclades », Piedras con raíces, 2010, n° 28, p. 48-62.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « Terroirs en terrasses : acte technique et fait social », dans Scaramellini G. et Varotto M. (dir.), Paysages en terrasses des Alpes, projet européen ALPTER et Universités de Gênes, de Venise et de Padoue, Marsilio éd., 2008, p. 19-28.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « Trois essais sur la pierre sèche : la forme et la fonction, apprendre et comprendre l’art de bâtir à sec, les paysages de terrasses », Cahier de l’ASER, 2007,  n° 15, p. 103-130

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « La pierre sèche dans le domaine euro-méditerranéen : du savoir-faire à la manière d’être », dans Pierre sèche, Actes du colloque d’Avallon, sept.2005, Paris, CERAV, 2006, p. 48-63.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « Des cabanons en pierres sèches en Provence (France) : réflexions sur la technique » – Actes du 8° Cong. Internat. sur la pierre sèche, août 2002, Viège – Stiftung Umweilt Eisatz, Schweitz, 2004, p. 11-15.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, (dir.), Parcours de pierres, la pierre sèche, expression et dynamique des territoires ruraux – Supplément n°11 au Cahier de l’ASER, 2003, 52 p.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « Constructions en pierre sèche en Méditerranée – pour une reconversion en souplesse » – Bulletin de l’Association des Géographes Français, 2002, p. 332-343

‘Ada Acovitsióti-Hameau, (dir.), Pierre Sèche – Regards Croisés, Actes du VIe Congrès International sur la Pierre Sèche (Carcès, Le Val sept. 1998) – Supplément n°8 au Cahier de l’ASER, 2000, 195 p.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « Structures artisanales en pierre sèche en Moyenne Provence (Var, France) », in La Pedra en sec (obra, paitsage i patrimoni) – Actes du Colloque sur la Pierre Sèche (Majorque, 1994), 1996, p. 419-432.

‘Ada Acovitsióti-Hameau, « Murs d’enclos, murs de soutènements », Cahier de l’ASER, 1979, n° 1, p. 85-96.


[1] Association de Sauvegarde, Étude et Recherche pour le patrimoine naturel et culturel du Centre-Var, fondée en 1977, aser2@wanadoo.fr .

[2] contact@pierreseche-international.org