Zones Non aedificandi

Soutenance thèse HDR : Emilie d’Orgeix

 lundi 26 septembre 2016 à 14h30. 

à l’Académie d’architecture,

9 place des Vosges,

75004 Paris

 

Composition du jury

Tuteur de l’habilitation : Antoine Picon, professeur, ENPC/ Harvard University.

Rapporteurs : Alexandre Gady, professeur, université Paris-IV ; Véronique Meyer, professeur, université de Poitiers ; Stéphane van Damme, professeur, European Institute of Florence.

Examinateurs : Jean-Marc Besse, directeur de recherches, CNRS-UMR Géographie-cité ; Jean-Philippe Garric, professeur, université Paris 1 ; Letizia Tedeschi, professeur, Archivio del Moderno, Università della Svizzera italiana, Mendrisio.

 

Le mémoire inédit que je présente s’intitule « Zones Non aedificandi. La politique du vide dans les places fortes (1550-1789) ». C’est une étude sur la périphérie urbaine à l’époque moderne qui se fonde sur l’intuition tout autant que la conviction que l’histoire de l’architecture est passée à côté d’un objet fondamental d’analyse urbaine – les zones non aedificandi établies autour des villes fortes, « ces villes plus que villes » selon Lazare Carnot. Au-delà de réconcilier des traditions historiographiques parallèles entre ville militaire et ville civile, j’y ai tenté d’ouvrir de nouvelles perspectives sur la manière de concevoir les marges de la ville moderne comme un chantier de travail. L’étude démontre combien cette périphérie militaire d’Ancien Régime, riche, opérationnelle, symbolique, convoitée par tous, souvent interlope et, dans tous les cas, pleinement partagée par les différents acteurs à l’œuvre dans la ville, constitue un socle sur lequel s’adosser pour s’attaquer à la question des mutations urbaines à l’articulation, tout d’abord des XVIIe et XVIIIe siècles (villes précocement déclassées, grands chantiers septentrionaux, recomposition des marges urbaines et périurbaines), puis des XVIIIe et XIXe siècles (ouverture de la ville, structuration, zonage et déclassement des territoires périurbains, infrastructures, embellissements, création des champs-de-Mars… ). C’est, en définitive, un essai qui, tout en s’adossant sur des sources militaires d’Ancien Régime très largement inédites, œuvre à reconstruire une généalogie brisée entre ville moderne et ville contemporaine en travaillant sur ces points de suture que sont les marges urbaines dans les nombreuses villes sous tutelle militaire que compte alors le royaume. La dimension n’est pas uniquement moderniste mais vise, plus largement, à réhabiliter un espace frontalement présent dans les débats actuels sur la ville, tout autant qu’il est négligé par l’historiographie de la période moderne, en proposant des ouvertures disciplinaires (histoire urbaine et histoire de l’environnement, histoire de la construction, expertise technique, partage des rôles entre acteurs (architectes, ingénieurs militaires, ingénieurs des ponts et chaussées) et méthodologiques (la ville forte comme typologie urbaine opérative). L’ambition en est, in fine, de recentrer la recherche sur des sites d’observation (les villes de province) qui échappent aux paradigmes des villes-capitales et des espaces périphériques (les marges de la ville) peu étudiés à l’époque moderne afin d’esquisser des orientations de travail susceptibles de soutenir un nouveau chantier de recherche collectif en histoire de l’architecture et de la ville.

La soutenance est publique.

 Emilie d’Orgeix

Historienne de l’architecture

Maitre de conférences en histoire de l’art, département d’histoire de l’art et Archéologie | UFR Humanités Université Bordeaux Montaigne

+ 33 (0)6 71 47 04 81

emilie.dorgeix@u-bordeaux-montaigne.fr

https://u-bordeaux3.academia.edu/EmiliedOrgeix